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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 23:43

Nous allons bientôt vivre dans une nouvelle société. Une nouvelle société n'arrive pas comme un coup de tonnerre et sans s'être annoncée; elle frappe à la porte... et dix fois plutôt qu'une! Ainsi, il y a plus de 40 ans que l'on se prépare à accueillir une nouvelle société. Le premier signe précurseur, circa 1955, a été la baisse du pourcentage de la main-d'oeuvre dans le secteur industriel aux USA, signe clair que la capacité de production globale pouvait satisfaire la demande globale et même l'excéder: l'objectif immémorial de l'homme de combler ses besoins matériels était enfin obtenu.

Il restait à résoudre des problèmes de distribution inhérents au système. Il faudrait se résigner à changer les règles du jeu, sans quoi, la "demande effective" pour les biens industriels étant saturée, notre société allait errer sans but réel comme une âme en peine pendant que les inégalités augmenteraient et que nos valeurs perdraient leur sens. Un scénario de décadence.

Guerre froide, Viêt-Nam, on n'a pas changé les règles du jeu. Les années "60 ont apporté la prise de conscience de la fin d'une époque. les individus ont cherché un par un et par petits groupes une nouvelle direction que la société n'offrait pas. Protestation, contestation, quelques pas en avant, quelques avancées sociales, Mai "68, Woodstock... puis on se lasse et c'est l'apathie des années "70 qui s'installe.

Dix ans d'apathie puis Reagan siffle la fin de la récréation sociale: on ne redistribue plus la richesse. Encore dix ans, et ce sont les Russes qui en ont assez d'attendre, mettant fin à l'expérience communiste; encore 5 ans et les Chinois, pragmatiques, rentrent dans le rang, mettant aussi le fric au-dessus de l'idéologie et laissant l'arène au dernier survivant du derby-démolition politique du 20ème siècle: le néo-libéralisme. Fin de l'Histoire.

Pas tout à fait. L'exploitation n'ayant plus d'ennemis naturels s'est développée comme une bactérie sur une culture et, toute richesse terre-à-terre significative ayant été consommée, le capitalisme triomphant est parti à la conquête de l'imaginaire. Produits boursiers dérivés, activités bancaires "hors-bilan", création d'argent "virtuel", manipulation arbitraire des taux d'intérêts et des taux de change... Notre société n'ayant plus de but réel, les financiers nos maîtres se sont trouvés une raison de vivre dans un autre univers.

Un univers où le Dow-Jones a multiplié sa valeur imaginaire par 14 en 17 ans, alors que pendant ce temps, le niveau de vie moyen en dollars constants du péquenot-travailleur d'un pays dit développé n'a pas augmenté d'un cent .. et que le revenu du sous-péquenot non-travailleur d'un pays qu'on n'ose même plus dire "en développement" a chuté brutalement durant la même période. Dans l'univers imaginaire néo-libéral, 12 chiffres et un signe d' initié sur un écran prouvent que Bill Gate "vaut" $ 100 000 000 000. Dans le monde réel, 40 000 enfants meurent de faim chaque jour.

Rien ne va plus. Il y a des choses à changer, mais il ne s'agit pas de prendre l'argent de Bill Gate. Il s'agit de changer les règles du jeu et de rendre effective la demande qui ne l'est pas.

Elle ne l'est pas parce que, à l'échelle planétaire, une majorité croissante des travailleurs potentiels n'ont pas et n'ont aucune chance d'acquérir la compétence qui leur permettrait de produire quoi que ce soit qui puisse être utile à la minorité de "gagnants" des pays occidentaux industrialisés (Western Industrial Nations). Les "Winners" - machines, ordinateurs et automates aidant -n'ont plus désormais besoin de ces travailleurs sans compétences.

Pas plus d'ailleurs que, dans un pays occidental industrialisé, les vrais gagnants, ceux qui ont la compétence d'être utiles, n'ont besoin des travailleurs de ces pays mêmes qui sont dépourvus de cette compétence. Un (travailleur sur quatre dans les WIN ne travaille déjà plus. Le quart des "gagnants"sont devenus aussi des perdants et la proportion des exclus augmente sans cesse.

Pas plus d'ailleurs que, dans un pays occidental industrialisé, les vrais gagnants, ceux qui ont la compétence d'être utiles, n'ont besoin des travailleurs de ces pays mêmes qui sont dépourvus de cette compétence. Un (1) travailleur sur quatre (4) dans les WIN ne travaille déjà plus. Le quart des "gagnants"sont devenus aussi des perdants et la proportion des exclus augmente sans cesse.

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